
Les réunions statutaires — conseils d’administration, assemblées générales, etc. — jalonnent la vie des entreprises, associations ou institutions. Les décisions qui y sont prises doivent être consignées avec rigueur dans un procès-verbal (PV), document à la fois stratégique, administratif et parfois juridique.
Mais au-delà de leur fonction formelle, les PV de réunions statutaires doivent respecter des règles strictes de confidentialité et de diffusion.
Tour d’horizon des principales obligations à connaître, des bonnes pratiques à adopter, et des risques en cas de manquement.
Le cadre légal de la confidentialité des PV
Quelles sont les obligations légales ?
Le Code de commerce prévoit notamment que les délibérations du conseil d’administration soient constatées par des procès-verbaux. De plus, l’approbation et le dépôt des comptes annuels doivent faire l’objet d’un dépôt au greffe. Toutefois, la loi n’impose pas de rendre l’ensemble du contenu du PV public. En dehors des formalités de publicité, les procès-verbaux restent des documents internes dont la diffusion doit être sécurisée.
Le règlement général sur la protection des données (RGPD) s’applique également aux procès-verbaux dès lors qu’ils contiennent des données personnelles : noms, fonctions, votes nominatifs, éléments liés à la rémunération ou à des contentieux. Pour garantir la conformité, plusieurs mesures pratiques peuvent être mises en œuvre dans le cadre des réunions statutaires :
- Appliquer les principes de proportionnalité et de finalité et ne recueillir et consigner que les données strictement nécessaires,
- Limiter la durée de conservation des enregistrements audio et les supprimer après validation du PV,
- Garantir un hébergement sécurisé assorti de clauses de confidentialité si la rédaction est externalisée,
- Mettre en place un suivi régulier de l’application des mesures de sécurité internes ou déléguées.
Qui est responsable du respect de la confidentialité ?
- Les élus et les dirigeants : dépositaires d’informations sensibles, ils ont une responsabilité collective dans la protection des délibérations internes.
- Les services juridiques : ils peuvent orienter les pratiques de diffusion, d’archivage et de traitement des données sensibles.
À qui peut-on diffuser un PV de réunion statutaire ?
Diffusion restreinte : qui y a accès en interne ?
- Les membres titulaires de l’organe statutaire (conseil d’administration, assemblée générale, bureau, etc.),
- Les membres de la direction, ou les organes exécutifs, dans une logique de pilotage,
- Le service juridique ou RH, notamment en cas de décisions à portée réglementaire, sociale ou contractuelle.
Cette diffusion restreinte permet de garantir la confidentialité des débats internes, tout en assurant la mise en œuvre des décisions prises.
Diffusion élargie : dans quels cas ?
- Les PV d’assemblée générale d’associations ou de sociétés, qui peuvent être consultés par les adhérents ou les actionnaires,
- Les décisions modifiant les statuts d’une entité juridique, qui doivent être déclarées au greffe du tribunal de commerce et donc publiées au registre du commerce et des sociétés (RCS).
Comment diffuser un PV en toute sécurité ?
- Utiliser une plate-forme sécurisée (extranet d’entreprise, cloud chiffré) avec accès réservé aux personnes habilitées,
- Protéger les documents par mot de passe et limiter les téléchargements ou les partages,
- Éviter l’envoi par e-mail non sécurisé, surtout s’il s’agit de documents non anonymisés ou sensibles.
Qui pour rédiger les PV de réunions statutaires ?
Résumémo et ses rédacteurs spécialisés peuvent vous accompagner dans cet exercice rigoureux qu’est la rédaction des procès-verbaux. Aguerris aux spécificités des réunions statutaires, ils maîtrisent les enjeux liés à confidentialité, et veillent à la rigueur des formulations et à la conformité avec les exigences réglementaires.
Les risques en cas de mauvaise gestion de la confidentialité
Risques juridiques
- Des sanctions financières en cas de non-respect du RGPD, notamment si des données personnelles (noms, fonctions, éléments sensibles) sont diffusées sans précaution,
- La nullité de certaines décisions si le contenu du PV est contesté en justice pour atteinte à la confidentialité ou non-respect des procédures de validation,
- Une responsabilité civile ou pénale en cas de préjudice avéré lié à une diffusion fautive.
Risques pour l’entreprise ou l’organisation
Par ailleurs, des informations stratégiques diffusées à tort pourraient être exploitées par la concurrence, engendrant une perte d’avantages concurrentiels.
Enfin, la diffusion non maîtrisée d’un procès-verbal de réunion statutaire serait également susceptible de détériorer le climat de confiance entre élus, direction et collaborateurs. D’où l’importance de mettre en place des procédures rigoureuses.
Risques individuels pour les rédacteurs ou les diffuseurs
- En interne, une sanction disciplinaire peut être prononcée (avertissement, mise à pied, voire licenciement pour faute grave),
- Pour un prestataire externe, cela peut entraîner une rupture de contrat et une atteinte à sa réputation professionnelle.