Les fautes de français à bannir
Vous vous demandez parfois comment s’écrit un mot ou comment s’accorde un participe passé. Ou parfois, vous croyez le savoir, mais on vous corrige ensuite. La langue française est complexe, c’est une évidence, et elle évolue. Entre les nouveautés admises par le dictionnaire et les usages qui se répandent, beaucoup de fautes de français font débat. Pourtant, la logique permet souvent de comprendre pourquoi l’expression est incorrecte ou l’orthographe, erronée. On rencontre de nombreuses fautes de français à bannir parce qu’elles sont contraires à la logique et vous desservent au travail. En voici quelques exemples.
Exemples de fautes de français à éviter
Dans l’expression orale ou écrite, on emploie souvent à tort certains termes ou certaines formes verbales, contrairement au bon sens. Entendons le « bon sens » comme la bonne signification, mais aussi le « bon sens » comme la logique. Car la langue française est souvent très logique et réfléchir un peu permet de trouver la bonne orthographe ou la bonne façon de construire une phrase.
- Une augmentation de +10 %, une baisse de -300 euros…
Ici, les symboles « + » et « – » sont superflus puisque l’on précise déjà qu’il s’agit d’augmentation ou de diminution. [NB : vous noterez au passage qu’en français, il y a une espace avant le signe « % ». Vous pouvez à ce propos vous référer à un autre article de notre blog.
- Je vais « rentrer » dans les détails
Vous y étiez déjà allé ? « Rentrer dans » suppose que l’on est déjà entré une fois et que l’on y retourne. Par conséquent, ne « rentrez » pas dans une démarche, entrez-y ! Ne faites pas « rentrer » une action dans un dispositif, sauf si elle en faisait déjà partie, qu’elle en est sortie et qu’elle y retourne ! De la même façon, on ne « rajoute » pas quelque chose si c’est le premier complément que l’on apporte : c’est un pléonasme. On l’ajoute, tout simplement.
- Je vais « sur » Paris… – On est « sur » une logique de…
Sauf si vous y atterrissez en parachute, vous n’allez pas « sur » un endroit. Vous allez « à » un endroit, ou bien vous vous rendez « dans » un lieu. Et l’on n’est pas « sur », donc au-dessus de la logique à laquelle on se réfère : on s’inscrit « dans » une logique, ou bien on applique une logique. On n’est pas non plus « sur » un sujet. Le mot « sur » est aujourd’hui employé à tort et à travers. En réfléchissant un peu à sa signification et avec un peu d’entraînement, on peut très bien l’éviter et prendre le mot juste !
- C’est « de » cette information « dont » nous avons besoin
Le pronom relatif à utiliser ici n’est pas « dont », mais « que », puisque « cette information » est déjà précédée d’un « de ». On dira donc : « c’est de cette information que nous avons besoin ».
- En « terme » de
« En termes de » est toujours au pluriel. Initialement, l’expression était censée être suivie d’un adjectif renvoyant à un domaine particulier, par exemple : « en termes scientifiques », « en termes médicaux ». Le mot « termes » correspondait alors aux mots propres à ce domaine. Aujourd’hui, on l’emploie aussi suivi d’un nom commun désignant un domaine (en termes d’éducation, en termes de santé…)
Cas pratique d’accord : elle s’est permis ou elle s’est permise ?
- Je me suis « permise » de faire une retouche… – Lola s’est « permise » une petite folie…
Voilà une faute de français à bannir ! C’est une erreur que les hommes ont la chance de ne jamais commettre quand ils parlent à la première personne. Mais ils n’en sont pas à l’abri s’ils parlent d’une tierce personne de sexe féminin. L’expression correcte est : « je me suis permis de faire une retouche » (même pour une femme), ou « Lola s’est permis une petite folie ».
La question de fond est de savoir s’il s’agit d’un verbe pronominal ou non. Sans se référer à cette notion grammaticale compliquée, nous vous proposons de faire un petit exercice de raisonnement qui peut vous être fort utile.
Il s’agit de faire le parallèle avec la règle de l’accord du complément d’objet direct placé avant le participe passé. Le verbe permettre s’emploie ainsi : permettre quelque chose à quelqu’un ou permettre à quelqu’un de faire quelque chose. On peut tout simplement se poser la question : que permet Lola ? Lola ne se permet pas elle-même. Lola se permet « à » elle-même. En l’occurrence, le pronom « se », mis pour « Lola », n’est pas l’objet direct du verbe permettre. L’objet direct du verbe permettre est « de faire quelque chose » ou « une petite folie ». Par conséquent, le participe « permis » ne s’accorde pas avec ce « se » mis pour Lola, bien qu’il soit placé avant le verbe.
- La petite folie que Paul s’est « permis » …
Là encore, il y a faute ! Ici, c’est bien l’objet direct qui est placé avant le verbe ! C’est « la petite folie que Paul s’est permise », parce que « la petite folie » est bien l’objet direct du verbe « permettre » et que cet objet est placé avant lui.
Ce raisonnement peut s’appliquer à de nombreuses tournures verbales où l’accord semble compliqué. Il permet de distinguer aussi les cas où l’accord s’applique et ceux où il ne s’applique pas, pour un même verbe. Exemple : « ils se sont donné la chance de faire… » Autrement dit, ils ont donné la chance « à eux » de faire. C’est « la chance » qui est le complément d’objet direct. II est placé après le participe, donc celui-ci ne s’accorde pas. En revanche, dans « les agents se sont beaucoup donnés pour réaliser cette mission », c’est bien « se » qui est le complément : les agents ont donné quoi ? Ils ont donné « eux-mêmes », représentés par le pronom « se », placé avant. Le participe s’accorde donc. Là encore, la logique nous éclaire.
Il est vrai que tout le monde n’a pas cette logique grammairienne ! Les rédacteurs professionnels de Résumémo, qui sont des experts de la langue, sont très attentifs aux fautes de français à bannir. C’est une sécurité pour produire des comptes rendus ou procès-verbaux de qualité.
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